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en polésie - Page 3

  • impudanse, ma vie

    obscénité impromptue #17b
    (eh bien? dansez, maintenant!)

    alors, cher monsieur... vous volez mes roses...

    ____________________________________________

    edAnSmaViE

    Je pousse un cri primal en plein coeur du mois d'août
    deux nuits de jour et un océan plus tard
    ça résonne à New York autour de quatre fous
    Help! I need somebody!

    J'écrase, mon nez à la fenêtre
    sur le boulevard en contrebas l'amère s'en va
    and this house just ain't no home
    everytime she goes away

    Je me retourne sans plus rien voir
    c'est aussi bien, il fait moins noir
    et le placard est bien fermé
    t'as vu, c'est vrai, il fait moins noir
    plongé dans cette obscurité
    bring on the night / i couldn't spend another hour of daylight
    bring on the night / i couldn't stand another hour of daylight

    Je cherche
    dans le premier qui s'approche
    celui qui s'éloigne
    d'un train l'autre, je saute sans toucher
    le quai
    jamais
    again and again and again
    you're jumping someone else's train

    Je n'y crois pas et c'est bien elle
    quand je le sais, elle n'est plus là
    she's just the girl
    she's just the girl
    the girl you want

    Je ne sais plus bien si tu m'aimes et si je m'en fous
    je ne sais plus si je m'appelle comme on m'appelle
    (si je m'en tape!)
    et me réveille chaque matin au creux du jardin suspendu
    avec ce bonhomme dans la bouche
    "...il faudra bien que ça s'arrête, veux-tu..."
    shut up shut up shut up shut up and let me breathe

    J'embarque avec le frère
    aborde la frontière
    j'épouse tous ses yeux mourants par les sabords
    but hey! where... have you... been?

    Je vois une île
    ... encore une illusion ?
    ... de quoi tirer un fil ?
    ... où demander pardon ?

    la réveillez pas / laissez-la / la réveillez pas
    pas avant / 2043

    J'entends raison folir
    (et zut!)
    quand la folle oraison du pire
    réfute
    l'arraison du navire
    en butte
    à ses compromissions
    love me again

    J'implose
    m'expose
    explose

    I couldn't hear a word you said
    I couldn't hear at all
    You talked until your tongue fell out
    And then you talked some more
    I knew if I turned
    I'd turn away from you
    And I couldn't look back

    Tell yourself we'll start again
    Tell yourself it's not the end
    Tell yourself it couldn't happen
    Not this way
    Not today

    cure - THE EXPLODING BOY (R. Smith)

    ____________________________________________

    tiniak le niak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    ayant convié pour cette danse obscène :

    the beatles
    donovan
    the police
    devo
    the pixies
    alain bashung
    the cure

    BONUS TRACK

  • pour lettre morte

    La mort... au violon!

    aujourd'hui oui, La Mort est morte
    je l'ai tuée d'un trait de plume
    elle a voulu forcer la porte
    où s'entassent mes amertumes

    ayant tenu pour lettre morte
    chacune de ses invectives
    j'avais prévu de l'Être Morte
    une visite intempestive

    elle est venue, c'est chose faite
    et ne reviendra de sitôt
    qu'on ouvre à nouveau l'oubliette
    où je l'ai jetée, au cachot!

    elle est venue, La Péremptoire
    comme si tout lui était dû
    je l'attendais à l'écritoire
    lisant L'Etranger de Camus

    " Ouvre, tiniak! Voici ton heure... "
    déclara-t-elle avec emphase
    à dessein et l'esprit frondeur
    je relus la première phrase :

    tiniak : - C'est dit : "Aujourd'hui, maman est..." 
    L'Être Morte : - ...morte ? Ah ça, non! Je le saurais!
    tiniak : - Si fait! Vois, c'est écrit ici!
    Lis-le, toi...
    L'Être Morte : - ... ça m'est interdit.
    Qui le prétend, donc ?

    tiniak : - L'Etranger.
    L'Être Morte : - D'entre vous, pour moi, nul ne l'est.

    tiniak : - Je n'invente pas celui-ci.
    De cela me fais-tu crédit ?
    L'Être Morte : - Certes, Poète présomptueux.
    Te figures-tu être Dieu ?
    tiniak : - Connais pas!
    L'Être Morte : - Ah oui, j'oubliais.
    Qu'importe! Il est temps d'y passer.

    tiniak : - Pas aujourd'hui...
    L'Être Morte : - Ouvre la porte!
    tiniak : - Pas aujourd'hui... "Maman est morte".
    L'Être Morte : - Fadaises! J'en suis seule comptable!
    tiniak : - Je dis, moi, que c'est véritable
    et que si je peux le prouver...
    L'Être Morte : - Et quoi ?!
    tiniak : - ... c'est toi qui passerais
    à la trappe, dans l'oubliette
    que je cache sous ma banquette.

    L'Être Morte : - Me proposes-tu un pari ?
    tiniak : - Exactement.
    L'Être Morte : - Alors, c'est dit.
    tiniak : - ... que s'il est bien vrai...
    L'Être Morte : - Oui! Oui! Oui!
    tiniak : - ... comme est écrit...
    L'Être Morte : - "Aujourd'hui...", oui!
    tiniak : - ... que "Maman est morte"
    L'Être Morte : - Allons, finis!
    tiniak : - ... tu me laisses donc la vie,
    passes la porte et tombes en oubli ?
    L'Être Morte :
    - ...sinon, je t'emmène : c'est oui!

    j'ouvris tout grand, porte et ouvrage
    puis la trappe sous ma banquette
    où dut entrer, pestant de rage
    La Mort au fond de l'oubliette

    il m'a suffit d'un incipit
    (assez fameux, convenez-en)
    pour me débarrasser bien vite
    de cet ultime inconvénient.

    mortalité infantile :

    s'il peut savamment recourir
    à la culture et ses trésors
    dans un jour peut être à venir
    L'Homme aura raison de La Mort

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    impromptu littéraire - tiki#16

  • merci, Derain

    Derain - L'Estaque, 1907

    Dans les sous-bois de l’Estaque
    à l’abri d’un soleil flaque
    je t’ai vue venir, orange
    partagée d’aucun mélange
    oser le blanc sur le mauve
    là, entre les ocres fauves
    dans une ombre enfin lumineuse
    ta nudité radieuse

    Le cheveu brun à l’épaule
    le poing serré sur la gaule
    je t’ai croquée toute, écrue
    du bout du sein et du cul
    Ignorais-tu que je planque
    chaque jour dans les calanques
    tandis que dru le soleil plaque
    un dais sablé sur l’Estaque

    Tourbillon vertigineux
    l’œil mi-clos et la main bleue
    tu embrassais des fantômes
    essences parmi les chromes
    Quel bonheur de te saisir
    absolue dans cet empire
    lent mouvement rafraîchissant
    dansante absence de vent

    A travers le chêne-liège
    par quelque envieux sortilège
    tu m’aperçus, me souris
    m’approchas sous les taillis
    sans un mot pour mon travail
    ôtas mon chapeau de paille
    me confondis sur ta poitrine
    perlée de suées cristallines

    Notre bal sous les branchages
    un feu païen de sauvages
    rappelait de la nature
    la force brutale et pure
    surgissant de la bruyère
    s’égaillant dans la clairière
    escadrons frôlant nos genoux
    des nuées de criquets fous

    De vie à trépas, retour
    en ma chambrée de Collioure
    sous l'coude un canevas cru
    où tu ne figurais plus
    Je t’ai gardée pour moi seul
    pièce manquant au puzzle
    où l’écho de ta robe claque
    dans le marin sur l’Estaque

    (épilogue)
    t'ai-je vraiment retrouvée ?
    un peu tard, l’été dernier
    tes yeux plongeaient dans la toile
    mi-clos comme l’Estivale
    tu as vieilli ; moi, pareil
    nous reproche un franc soleil
    tu me remis ce chèque en main

    tu dis : merci
    moi : Derain.

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d'une toile de André Derain
    L'Estaque, 1907.

  • chemin incorrect

    Escher_step.JPG

    j'ai pas dû enregistrer la partie
    avant de tout quitter
    je vrombis comme un colibri
    errant dans le quartier
    impossible d'accéder
    à l'adresse demandée
    le chemin est erroné
    "mémoire saturée"

    je crois que je n'ai pas tout bien compris
    comment configurer
    il y a sûrement des prérequis
    qui ont du m'échapper
    je ne suis plus formaté
    et je n'ai rien sauvegardé
    mon disque s'est enrayé
    "absence de données"

    Refrain :
    en vain, je m'obstine
    je m'acharne en pure perte
    bientôt j'hallucine
    par les rues désertes
    je vois des codes pin
    danser aux fenêtres
    j'ai beau la jouer fine :
    "chemin incorrect"

    j'ai péché par excès de confiance
    mais où est ce serveur
    qui m'entourait de ses compétences
    en tout lieu, à toute heure ?
    aurais-je fait une erreur ?
    je suis perdu et demeure
    sans plus aucun processeur
    "ID out of register"

    je n'oppose plus de résistance
    parcourant le dédale
    d'innombrables résiliences
    dont je connais le mal
    l'accident cérébral 
    est au bout du canal

    que choisir au final ?
    "temps d'attente : infernal" 

    au refrain, rep. 4 et fin

    tiniak le niak(oué) "Singin' in the brain"
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration de Escher

     

  • à gravir

    lacroix4.jpg 

    pentes douces, sentiers abrupts
    je te parcours la montagne
    et n’abandonnerai la lutte
    pour aucun trésor de campagne

    ta roche tendre sous mes doigts
    offre en ses fentes quelques prises
    pour mieux goûter de ta paroie
    la paix des plateformes exquises

    je suis venu sans outillage
    me mesurer à tes hauteurs
    c’est à main nues et sans ambages
    que je veux atteindre ton coeur

    un vent léger vient atténuer
    l’ardeur de toutes mes dépenses
    mais rien ne peut plus arrêter
    ni l’ascension, ni la démence

    quand je parviendrai au sommet
    il faudra encore descendre
    en évitant de dévaler
    ou de risquer de pierre fendre

    je ne crie pas trop tôt victoire
    bien que les secousses sismiques
    qui s’agitent dans tes couloirs
    le bout de la course m’indiquent

    c’est à la source du torrent
    qu’enfin je pourrai faire halte
    et jouir de mon contentement
    le dos à plat sur le basalte

    mais il me faut gravir encore
    ce dernier mètre à ma portée
    où se conjuguent mes efforts
    et ta grâcieuse majesté

    avant de renaître, fragments
    sur le chemin, pierres qui roulent
    je devrai mourir un instant
    dans ce torrent dont tout découle

    quand, de retour dans la vallée
    je t’embrasserai, ma compagne
    je te mènerai partager
    par les sentiers de la montagne
    tous ses secrets.

    norbert tiniak pour milady
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : peinture de R. LACROIX "paysage"
    (ci-dessous, l'artiste)
    lacroix_3.jpg